La réforme de la facturation électronique obligatoire s’inscrit dans un vaste projet de modernisation des échanges commerciaux et de lutte contre la fraude à la TVA. Elle concerne toutes les entreprises assujetties à la TVA en France et vise à rendre les flux de factures plus sûrs, plus transparents et plus efficaces. Initialement, son entrée en vigueur était prévue pour septembre 2024. Elle impliquait la mise en place de ces acteurs : le Portail Public de Facturation (PPF), les Opérateurs de Dématérialisation (OD) et les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP).
Depuis, plusieurs évolutions majeures ont eu lieu : la réforme a été reportée à septembre 2026, les PDP ont été renommées Plateformes Agréées (PA) et le rôle de chacun des acteurs a été progressivement redéfini. Pour autant, de nombreuses questions subsistent : quelle est la fonction exacte du PPF ? Quelles obligations concrètes pour les entreprises ? Et surtout, quel sera l’impact de cette réforme sur le quotidien de gestion des factures ?
Le portail public de facturation (PPF) : définition
Le Portail Public de Facturation (PPF) est la brique centrale de la réforme de la facturation électronique. Conçu comme une évolution de Chorus Pro, déjà utilisé dans le cadre des marchés publics, il devait initialement permettre aux entreprises de répondre directement à leurs obligations. Mais depuis un communiqué officiel d’octobre 2024, son rôle a été redéfini : le PPF n’est pas une solution que les entreprises utiliseront en direct, mais un pivot national interconnecté avec toutes les Plateformes Agréées (PA).
Ses missions principales sont de :
- Centraliser les données fiscales issues des factures électroniques transmises via les Plateformes Agréées.
- Collecter le e-reporting des opérations internationales ou B2C non couvertes par la facture électronique obligatoire.
- Contrôler la conformité minimale des données reçues (formats, mentions obligatoires).
- Transmettre automatiquement ces données aux services fiscaux pour simplifier le suivi de la TVA.
Concrètement, toutes les factures électroniques B2B domestiques devront transiter, directement ou indirectement, par le PPF. Il devient ainsi le point de passage incontournable entre les entreprises et l’administration fiscale.
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PPF VS PA ou une complémentarité ?
Si le PPF est au cœur du système, il n’est pas pensé comme l’unique solution pour les entreprises. C’est là qu’intervient la distinction avec les Plateformes Agréées (PA).
PPF (Portail Public de Facturation) |
Plateformes Agréées (PA) |
Infrastructure publique centrale mise en place par l’administration fiscale. |
Outils privés homologués, choisis par les entreprises pour gérer leurs factures. |
Assure la collecte, la consolidation et la redistribution des données fiscales. |
Se connectent au PPF et ajoutent des fonctionnalités avancées : intégration aux ERP, automatisation P2P, archivage probant, reporting interne. |
Offre un accès direct aux plus petites entreprises qui n’utilisent pas de solution privée. |
Constituent l’interface privilégiée pour piloter le cycle de vie complet des factures. |
Objectif principal : conformité légale et reporting fiscal, pas l’optimisation des processus. |
Objectif principal : optimisation, productivité et pilotage des processus financiers. |
Le PPF et les Plateformes Agréées ne s’opposent pas : ils sont complémentaires. Le premier constitue l’infrastructure publique de référence, tandis que les secondes offrent aux entreprises les outils opérationnels pour optimiser et piloter leurs processus de facturation.
Toutefois, il est important de préciser qu’il sera impossible pour une entreprise de transmettre ses factures directement au PPF : seules les Plateformes Agréées assureront cette interface.
Impact pour les entreprises
Pour les entreprises, l’arrivée du PPF et des Plateformes Agréées (PA) implique une évolution claire : il faudra adapter ses outils pour que chaque facture puisse transiter correctement vers le PPF via une PA. Le changement n’est donc pas tant dans le choix de l’infrastructure – qui est imposée – que dans la préparation interne.
Cela signifie très concrètement :
- Vérifier la compatibilité de ses logiciels existants avec une PA ;
- Anticiper l’interopérabilité entre ses systèmes internes (ERP, comptabilité, achats) et la plateforme retenue ;
- Organiser la formation des équipes pour fluidifier la transition.
Le PPF garantira la conformité fiscale, tandis que la PA deviendra l’outil quotidien de connexion et de pilotage. L’impact pour les entreprises est donc double : une obligation technique, à anticiper rapidement et un nouveau cadre de travail, où la PA s’imposera comme le point d’entrée naturel pour gérer la facturation électronique.
Conclusion
La réforme de la facturation électronique repose sur un équilibre clair : le PPF assure la collecte et le contrôle fiscal, tandis que les Plateformes Agréées (PA) constituent l’interface opérationnelle des entreprises. Ces deux acteurs sont complémentaires et indispensables, chacun occupant un rôle précis dans l’écosystème.
Pour les entreprises, l’enjeu est désormais simple : anticiper. Vérifier la compatibilité de ses outils, choisir sa PA et préparer ses équipes ne sont plus des options, mais des étapes à engager dès maintenant. Attendre 2026, c’est prendre le risque de retards, de blocages et de coûts supplémentaires.
Chez DIMO Dématérialisation, nous allons plus loin : nous proposons des solutions de GED et de P2P déjà homologuées comme Plateformes Agréées. Cela signifie un double bénéfice pour nos clients : garantir la conformité réglementaire tout en optimisant l’ensemble de la chaîne de facturation, de la réception à l’archivage, en passant par le rapprochement et la validation.
En anticipant dès aujourd’hui, la contrainte réglementaire devient un véritable levier de performance et de compétitivité.